VICTOIRE
Comme beaucoup l’ont peut-être déjà appris par les médias, M. Sarkozy a donné des instructions aux préfets du Loiret et de l’Eure (ceux-là même qui avaient organisé l’expulsion de la famille Sylla) d’organiser le retour du Mali de Mariam, Mohamed et Aissata.
C’est une importante victoire de la mobilisation des parents d’élèves, des enseignants et de toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour sauver cette jeune femme et ses enfants.
Mais la question de leur droit au séjour reste entière. Le RESF continue, avec tous ceux qui se sont porté au secours de la famille Sylla, de demander un titre de séjour pour Mariam.
Nous avons envoyé hier, le 17 mai 2006, un courrier par fax à l’attention de Monsieur Sarkozy, dans lequel nous demandons que le retour en France de cette famille soit immédiat, avant le départ du Mali de Monsieur Sarkozy.
Conscients du traumatisme subi par Madame SYLLA et ses enfants, nous demandons également que tout soit mis en œuvre pour leur permettre de retrouver leur équilibre :
réintégration immédiate des enfants dans leurs écoles
obtention d’un titre de séjour durable
conditions de vie décentes
prise en charge médicale et psychologique.
De plus, nous estimons que l’expulsion de Mariam et ses enfants préfigure le scénario qui va se dérouler à partir du 30 juin 2006, date à laquelle peut démarrer en toute impunité la chasse à l’enfant.
M. Sarkozy laisse entendre qu’il fait un geste humanitaire en demandant le retour en France de Mariam et ses enfants. Mais il n’en est rien ! C’est uniquement parce qu’il y a eu faute de procédure et qu’elle a été dénoncée publiquement que cette famille va pouvoir revenir ici. Monsieur Sarkozy et ses semblables se foutent de l’humanitaire. Seuls comptent à leurs yeux leurs intérêts et leur carrière. Et seule la crainte de voir révélé publiquement ce qu’ils ordonnent les fait reculer. Des histoires comme celle de Mariam et ses enfants, nous en découvrons tous les jours, toutes différentes, mais toujours aussi tragiques.
Qu’on ne s’y trompe pas : les conditions d’entrées et de séjour des étrangers en France sont inhumaines et le seront bientôt encore plus. Dans le plupart des cas, la loi s’applique, implacablement, en toute régularité, sans tenir compte des personnes, broyant des vies et des avenirs.
Tous les citoyens, enseignants, élèves et leurs parents, les militants des droits de l’Homme, nous ne pouvons accepter que des familles entières soient renvoyées. Ni maintenant, ni après la fin de l’année scolaire !